21 juil. 2014

Rencontre avec Mathieu MUGLIONI, ténor






Rencontre avec Mathieu Muglioni, ténor 
(Grenicheux)

 
Mathieu Muglioni dans Orphée aux enfers à l’Opéra de Bordeaux – 2013

Figaro si, Figaro là : Mathieu, votre répertoire de ténor lyrique vous amène à interpréter aussi bien des ouvrages des grands opéras français ou italiens en passant par Mozart ou Offenbach. Cet été vous interprèterez le rôle de Grenicheux dans notre production des Cloches de Corneville.  Dans quel esprit aborde-t-on aujourd’hui cette œuvre qui connut un immense succès populaire dans les théâtres, même si on la rencontre un peu moins sur les scènes d’aujourd’hui ?


Mathieu Muglioni : Dans le même état d’esprit que pour tout ouvrage que je dois chanter, si ce n’est que le rôle de Grenicheux est plus léger que le rôle de Roméo par exemple. J’essaie de bien me préparer. Je m’appuie avant tout sur la partition qui est la seule trace que nous a laissée le compositeur. Ensuite, j’essaie de réfléchir à la manière de rendre moderne cet ouvrage qui date de plus d’un siècle. Faire en sorte qu’il parle aux spectateurs d’aujourd’hui, jeunes ou moins jeunes.


FSFL : Quelles sont les difficultés ou les spécificités de ce rôle ?

MM : Il n’y a pas de difficultés réellement spécifiques  au rôle, si ce n’est que Grenicheux est un personnage simple, et que comme chez Mozart, la simplicité est toujours délicate à jouer au théâtre.

FSFL : Les productions lyriques de Figaro si, Figaro là, ont comme caractéristiques d’être montées sous un chapiteau de cirque itinérant. C’est la première fois que vous ferez partie de la troupe de Figaro et n’avez donc pas pu encore expérimenter ces conditions. Cependant, que pensez-vous de cette option ?

MM : J’attends de découvrir le chapiteau, justement. C’est un lieu nouveau pour moi, et c’est toujours excitant de travailler dans des conditions « extraordinaires », qui ouvrent des possibilités scéniques différentes des scènes habituelles.

FSFL : L’art lyrique est souvent considéré comme une forme de culture « élitiste ». Qu’en pensez-vous et à quelles conditions peut-il devenir ou redevenir populaire ? Que diriez-vous à quelqu’un qui hésiterait à venir assister à l’une de nos représentations ?

MM : L’art lyrique a toujours été un art populaire. Le problème aujourd’hui est plus un problème d’image que de fond. J’ai rencontré beaucoup de gens qui pensent que pour aller à l’opéra il faut s’habiller, qu’il faut être riche, ce qui n’est bien évidemment pas le cas. Ces mêmes personnes n’hésitent pas à payer au prix fort des places pour un concert de variétés qui ne sont pas moins chères que des places d’opéra. En ce qui concerne l’opérette, le problème est la manière de monter les ouvrages. Nous avons tout un répertoire passionnant, similaire à Labiche ou Feydeau par exemple, mais les ouvrages continuent à être montés comme on pouvait voir du Feydeau ou du Labiche il y a trop longtemps. Or, Feydeau et Labiche ne sont plus joués comme ça, et je pense qu’il faudrait monter les opérettes de la même façon que le boulevard est monté aujourd’hui. Nous nous plaignons de la disparition de l’opérette dans les théâtres, mais nous comédiens et metteurs en scène en sommes les premiers responsables !

FSFL : Merci et à très bientôt dans notre chapiteau-opéra.

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